Intervention colloque inter réseau 23 janvier 2020 à Toulouse

Les réseaux comme environnement « supportif » ou en quoi le réseau supporte les processus de subjectivation des jeunes en grandes difficultés.

Introduction

Je commencerai par poser ceci, le réseau c’est vous ! Un ensemble d’éléments qui fonctionnent plus ou moins bien ensemble. Cela devient plus compliqué quand le réseau devient un dispositif parce que ça devient vous et nous, ceux et celles qui ont la tâche de faire fonctionner le dispositif. Alors tâchons de ne pas rester dans la binarité et de faire du réseau un outil d’articulation à disposition des professionnels pour les jeunes qui rencontrent des « grandes » difficultés dans leur vie. Alors qu’est-ce que le réseau a à supporter ? L’élément de réponse amené dans la commande qui nous a été proposée part de l’idée que ce que nous avons à supporter ce sont « les processus de subjectivation des jeunes en grandes difficultés ».

Bien sûr nous ne mettrons pas de côté les règles du jeu, sa durée, ses valeurs comme le respect, l’arbitrage, mais aussi parfois une participation active que nous ne pouvons nier. Pour rester dans la métaphore sportive je vous propose de mettre la balle au centre. La balle, je préfère ce terme à celui de patate, c’est celui dont nous avons à nous occuper. Le problème c’est que de cette balle, souvent dans les cas de jeunes en grandes difficultés, nous ne savons plus quoi en faire. Elle est devenue, avec l’adolescence, incontrôlable, ingérable, insaisissable, elle n’est pas pour nous. Elle est trop chaude, difficilement approchable, elle casse des choses, rebondit, vous fonce dessus, tente de vous séduire, fuit dès que vous essayez de l’attraper, se cache et vous la retrouver en bien mauvais état. Pour faire court elle est vivante, je dirai même trop vivante, elle peut mourir. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle lutte, elle agit parce qu’elle est agie, au point qu’elle réveille chez nous des choses pas très agréables comme de la colère, du rejet, de la fatigue, de la peur, de l’angoisse, plus défensif de l’inhibition, des tentatives de contrôle proche de l’enfermement pour qu’elle ne bouge plus, même de l’amour jamais très loin de la haine, de la déception lorsque nous avons suffisamment donné. Autrement dit nous sommes dans le contrôlable et l’incontrôlable ce qui nous met du côté de maintenir l’autre dans une position objectale empêchant le processus d’aliénation-séparation nécessaire à la subjectivation.

Que faire pour rendre cette balle plus humaine ? Certainement pas en faire un robot programmé, ou penser être le seul à pouvoir la comprendre et que l’autre n’y comprend rien ? Ne devrions-nous pas commencer par composer un environnement soutenu par la clinique afin de supporter l’insupportable, soit ce que nous ne pouvons porter seul, peut-être y arriverons-nous mieux à plusieurs ? Ceci nécessite de faire du lien les uns avec les autres en acceptant de mettre autre chose « entre » que les jeunes pris en étaux ?

Aujourd’hui une phrase que nous entendons est : « ça c’est un jeune pour le réseau », ce qui fait entendre il me semble que l’insupportable, le chaud, à trouver une place dans laquelle se loger.

Les questions auxquelles j’ai souhaité me confronter et qui nous servirons de repère dans la trame de cette réflexion sont les suivantes : Que permet une inscription d’une situation dans un réseau pour adolescents en grandes difficultés ? Qu’est-ce que le dispositif permet de supporter ? Le réseau peut-il faire support et pour qui ? Comment interroger la place du réseau dans ces parcours de vie dits complexes ?

J’ai fait le choix de partir de deux axes qui peuvent nous aider dans notre réflexion. La notion de parcours et celle d’anormalité.

La notion de parcours

En se penchant sur le terme de parcours nous nous apercevons que les différentes définitions intègrent plusieurs notions, j’en retiendrai 5 :

  • L’idée du déplacement d’un point A à un point B de manière plus ou moins déterminée.
  • Celle du mouvement, de la traversée jusqu’à une destination précise.
  • Celle de trace laissée sur le passage, souvent bien difficile à effacer pour ce qui nous concerne.
  • Le temps qui passe plus ou moins rapidement.
  • Le parcours implique le regard lorsque nous parlons de parcourir un paysage ou une lecture dont nous ne savons pas sur quoi nos yeux se poseront, sauf à chercher le quoi sans aucune garantie de le trouver.

Première remarque, il me semble impossible de prédire quoi que ce soit de l’aboutissement d’un parcours en ce qui concerne les adolescents pris dans les rouages des institutions et leur souffrance. Ce dont nous aurions à prendre garde serait justement la destinée en tant qu’elle peut être tragique. Tracer une route n’apporte aucune garantie quant à la façon dont le sujet s’y situera si nous ne lui faisons pas une place de choix. Effacer la trace c’est nécessaire. Nous appelons ça le refoulement en psychanalyse qui pour Freud est un mécanisme de défense nécessaire à la constitution d’un symptôme, sinon ça peut être pire. C’est même ce qui fait le sujet en tant que le symbolique est justement l’effacement de la trace du réel pour pouvoir entrer dans un rapport supportable de la présence et de l’absence. En ce sens, le symptôme de l’adolescent ne serait-il pas à prendre comme solution subjective plutôt que comme un problème institutionnel ?

Deuxièmement, je pense à un parcours célèbre, celui d’Ulysse décrit par Homère dans l’odyssée. Celui-ci vivra 10 ans d’errance avant son retour sur sa terre natale où sa véritable destinée lui sera prédite par Tirésias, toujours un Autre pour vous prédire l’avenir. C’est après avoir crevé l’oeil du cyclope Polyphème, fils du Dieu Poséidon, que la colère du Dieu s’abattra sur lui. Ulysse devra franchir alors plusieurs obstacles lors de sa traversée avant de retrouver sa famille, ses origines, et une place dans le lien social. Avec ici la notion de récit qui raconte les aventures liées à l’existence et de la capacité à les éprouver pour en sortir d’une manière ou d’une autre. Les traces qu’il laisse à la différence des jeunes dont nous nous occupons sont des actes de réussite, des exploits, plutôt que, par exemple des actes de délinquance ou encore des passages à l’acte.

Troisièmement ceci nous prévient quant au regard que nous posons sur l’autre. Un regard dévorateur, menaçant, quitte à ce que l’autre s’en défende, celui du cyclope. Un regard de père en colère conduisant à placer des obstacles sur la route de celui qui tente, au prix de sa vie, de retourner chez lui. Un regard de pitié, celui des autres Dieux envers Ulysse qui pour autant ne viennent pas à son secours. Un regard de contrôle comme celui qu’exerce Poséidon sur les mers et les océans.

Dans tous les cas, le parcours, bien que déterminé par l’Autre, celui qui le réalise c’est toujours Ulysse, du début à la fin. Le fil conducteur de l’histoire c’est le sujet. Alors comment lui permettre de trouver les bords, plutôt que la direction, incertaine, pour qu’il puisse écrire une histoire qui tienne à peu près la route ?

La question que nous nous poserons dans les réseaux c’est celle du chemin parcouru sans trop déterminer tout le chemin à parcourir. C’est-à-dire que nous repartons du chemin qui a été fait, nous analysons ensemble les ratages et les réussites du côté du jeune et du côté du parcours institutionnel, sans jugement. La situation s’inscrit donc dans une temporalité et une continuité avec un avant l’inclusion dans le réseau, un pendant et possiblement un après. Souvent nous avons l’impression que nous revenons à zéro comme s’il y avait une lutte pour que ça n’avance pas, que rien n’a changé et pourtant il y a des choses qui ont évolué. S’il y a des retours en arrière c’est pour aller de l’avant. Resituer le sujet dans le contexte actuel sans le maintenir dans le passé pour aller vers un avenir, un ailleurs possible. Il est essentiel de relever la façon dont les professionnels pouvaient parler de la situation au moment de l’inclusion et comment ils en parlent aujourd’hui – c’est ce que permet le suivi en réunion de concertation. Il s’agit également de refaire l’histoire pour faire autrement, ça c’est ce que permet l’analyse clinique partagée. L’extériorité des professionnels du réseau permet la mise en place de cette fonction qui est de réduire le champ de la détermination et de maintenir une dynamique avec toujours un point d’indétermination quant au devenir du jeune. Il s’agit également d’élargir la participation aux professionnels qui sont intervenus avant et ceux qui peuvent intervenir après pour ouvrir l’échange avec ceux qui ont du recul. Ex : une éducatrice de l’AEMO qui s’occupe du frère d’un jeune inclus au réseau et qui a pu apporter une autre façon de considérer le jeune garçon lors d’une réunion de concertation partenariale. Ce qui a permis une modification du regard sur la situation et sur la façon d’intervenir auprès de ce jeune.

En cela, le parcours qui prend son point d’appui à partir du dispositif réseau doit permettre en premier lieu que les mots qu’il pose, l’histoire qu’il permet de raconter, la linéarité qu’il introduit, les liens qui sont faits, le sens induit, ne disent pas tout sinon pas de processus de subjectivation, pas de manque, pas de sujet en devenir.

Une figure de l’insupportable : l’anormalité

La vie est prise comme une ligne nécessitant un commencement et une fin, ou comme une spirale, c’est pareil. La vie d’un sujet humain différemment des autres animaux s’organise à partir du symbolique. Cette vie est traversée par des passages dans diverses institutions soutenues par des idéaux et, des évènements de vie qui introduisent de la discontinuité. Partant de la famille, si nous la considérons comme telle en tant qu’elle est assujettie à des idéaux, puis les autres qu’un sujet rencontrera au fur et à mesure de sa construction et fonction des événements (crèche, école, CMP, IME, ITEP, Protection de l’Enfance, MECS, Protection Judiciaire Juvénile…). Ces institutions traversent la vie en fonction de ce que nous nous inscrivons dans une normalité ou, j’ose le mot sans vouloir offenser personne, dans une anormalité, non pas du côté déficitaire, mais plutôt du côté symptomatique. Les sujets dont nous nous occupons ne pouvons-nous pas les situer, avec Foucault, du côté « des anormaux » ? Cette anormalité est mise en tension avec la normalité, de par la souffrance exprimée plus ou moins bruyamment par le sujet indiquant ainsi une forme d’impossibilité à rentrer dans le moule. Dans la logique d’Aristote, il y a toujours une part qui ne rentre pas dans le moule de l’universel et qui résiste, c’est le particulier.

Je citerai Foucault dans le résumé de son séminaire de 1974-75 intitulé « les anormaux », que vous pouvez trouver sur internet :

« L’individu « anormal » que, depuis la fin du XIXème siècle, tant d’institutions, de discours et de savoir prennent en compte dérive à la fois de l’exception juridico-naturelle du monstre, de la multitude des incorrigibles pris dans les appareils de redressement et de l’universel secret des sexualités enfantines. A vrai dire, les trois figures du monstre, de l’incorrigible et de l’onaniste ne vont pas exactement se confondre. »

Le monstre humain, c’est la figure de l’être mi-homme / mi-bête qui interroge l’aspect naturel (biologique) et la loi. Elle évolue vers la notion de dangerosité, à enfermer donc en prison ou en psychiatrie. L’individu à corriger c’est celui qui doit être dressé avec la notion sous-jacente « d’incorrigible », qui renvoie du côté de l’éducation. Et l’onaniste qui accorde son importance au corps et à la santé avec l’apparition du corps sexualisé de l’enfant qui conduit à l’idée d’une domestication du sexuel, de la pulsion, qui peut conduire par exemple à des consultations psychologiques du côté moraliste.

De nos jours, malgré la multitude d’institutions très spécialisées qui ont leur place dans la constellation sociétale, dans la prise en charge des sujets par leur particularité, qui développent un savoir-faire spécifique, malgré cela, force est de constater qu’il demeure des sujets qui ne rentrent pas dans les cases de la normalité de ces institutions spécialisées et pour lesquels quelque chose reste indomptable. Un insupportable, conduisant à l’impuissance.

Dans les réseaux c’est justement ce à quoi nous avons affaire et qu’il s’agit de supporter à plusieurs afin qu’un sujet puisse s’inscrire à minima dans un lien social soutenable.

Commençons par le début…

Commençons par le début pour en arriver à ce que nous aurons à traiter à la fin. L’inclusion des enfants et adolescents dans le dispositif interroge dès l’entrée de la situation dans le dispositif. Pourquoi saisir cette instance ? Qu’est-ce que moi, professionnel je peux y trouver ? ma réponse, si simple soit-elle est celle-ci : un point de chute. Pour qui ? Pour les professionnels d’une institution ou de plusieurs institutions dont la première difficulté est un sentiment de solitude face à une situation angoissante qui génère, nous l’avons dit, de l’impuissance et au-delà des troubles quant au fonctionnement institutionnel. Il est très rare qu’une inclusion se fassent du fait d’une pathologie médicale comme pour d’autres réseaux de santé. Ce que je soulèverai ici est que l’inclusion est souvent le signe d’une exclusion sous-jacente. C’est-à-dire, qu’il est fort probable que sans cette possibilité d’inclusion nous assisterions à l’exclusion du sujet de l’institution, qui d’ailleurs parfois se réalise comme si cela était un impératif. Ceci revient à une exclusion d’un lieu qui pourrait permettre pour un sujet de se faire une place dans le lien social. Cela est une première complexité du travail en réseau puisque si la visée sous-jacente est l’exclusion, plus ou moins volontairement, nous comprenons mieux les « résistances » de certains à inclure une situation. Mais à quoi répond cette exclusion si ce n’est à celle du sujet lui-même lorsqu’il est pris dans un rapport d’aliénation tel à l’Autre qu’il ne peut faire autrement que de mettre en place les moyens de s’en extraire ? l’exclusion est aussi une visée de l’être humain et plus particulièrement de l’adolescent. Me viennent ces paroles d’une jeune adolescente dans le film The music of my life de Gurinder Chadha qui dit à son amoureux « c’est important de s’exclure de sa famille pour faire sa propre vie ». Ce serait donc un élément primordial d’où s’origine le processus d’aliénation vers la séparation nécessaire à la subjectivation sauf que pour les adolescents en grandes difficultés souvent ils ne peuvent pas faire ce choix du fait de leur vive expérience et pourtant, c’est bien là.

Cette exclusion sous-jacente se traduit souvent par l’idée qu’un autre fera mieux, sera plus adapté, parce que c’est éducatif, ou parce que c’est psychiatrique, parce que c’est pénal, parce que c’est toujours autre chose dont il s’agit. Alors, si cette exclusion sous-jacente n’est pas mise au travail en rapport avec le propre du symptôme adolescent, ce qu’il exprime plus ou moins bruyamment de sa subjectivité, qui nécessite la séparation avec l’Autre, ne sommes-nous pas à côté de la plaque ?

Ce qu’il y a d’intéressant avec le dispositif c’est sa fonction, qui de ne pas être pris directement dans les agissements d’un(e) jeune adolescent(e), rend de fait l’exclusion plus difficile à mettre en oeuvre. Il n’est pas possible qu’une situation soit exclue du dispositif une fois intégrée. Ce qui conduit à l’idée de point d’ancrage, de faire tenir un point dans le maillage interinstitutionnel qui garantit pendant un certain temps que d’au moins un lieu quelque chose du processus de séparation en lien avec la subjectivation, et non du rejet objectal plus proche de l’expulsion, puisse continuer à se travailler. Il s’agit là de soutenir les professionnels des différents champs intervenants dans la vie du sujet. Avec la condition d’accepter de travailler ensemble. Le fait que le sujet reste inclus dans un dispositif qui permet de le soutenir comme sujet, qui intègre la notion de responsabilité des uns et des autres, semble permettre de faire une case à l’incasable de l’anormalité au sens de Foucault et donc aux figures de l’insupportable.

En ça, le dispositif est un point de chute qui réceptionne l’insupportable en l’ancrant dans une instance de symbolisation dont l’absence de celui ou celle dont on parle limite les effets imaginaires tout en s’interrogeant sur le point de réel qui fait obstacle au lien social, en tant que, à en suivre Jacques LACAN : « La clinique c’est le réel en tant qu’il est l’impossible à supporter. »1 La clinique ramène l’insupportable, c’est peut-être pour cela qu’elle est mise à mal. Qu’en sera-t-il si cet insupportable n’est plus mis à l’écoute ? Pour se faire, il est indispensable que les institutions par le biais des professionnels acceptent de se faire le relais dans la réalité de la rencontre avec le sujet concerné du travail clinique réalisé dans le dispositif. Il est indispensable que les professionnels participant aux rencontres autour de l’adolescent acceptent de se mettre en position de clinicien. C’est-à-dire en position de supporter l’impossible à supporter, de s’autoriser à s’interroger eu égard du sujet dont il s’occupe mais aussi la fonction de leur institution dans le parcours.
1 J. Lacan, Ouverture de la section clinique, Ornicar ?, n° 9, Paris, 1977.

Le dispositif doit permettre de :

  • Reconnaître à tous les professionnels présents leur qualité de clinicien, ce qui en revient à considérer leur propre subjectivité drainée par leur parole.
  • Soutenir l’échange à partir de faits concrets concernant l’enfant, l’adolescent, et non se laisser embarquer dans des considérations des uns envers les autres.
  • Poser clairement les règles du jeu de la construction ensemble d’un lien pour border, « sécuriser », le travail auprès de l’adolescent, qui se fait en retour dans les institutions ; le décloisonnement, maître mot des réseaux mais qui menace d’une perte, celle de la consistance institutionnelle au « un par un » car du fait de l’ancrage identificatoire propre à l’être humain la tendance est de revenir à ce « Un » auquel le professionnel s’est identifié ;
…avant de conclure

Avant de conclure, j’introduirai ici la notion essentielle de partenariat. Etre en position de partenaire, ce n’est pas être dans l’alliance comme nous l’entendons souvent, pas de mariage entre les institutions, c’est un leurre. Chaque institution est soutenue par un certain discours à partir des signifiants qui la commande, par son histoire, soit dit les idéaux qui la traverse. Il ne s’agit pas de se mélanger, de se confondre l’un avec l’autre mais de s’entendre dans sa différence. Ceci afin de pouvoir travailler dans le sens d’une équipe interinstitutionnelle autour d’une situation commune, de faire en sorte que chacun soit à sa place. Donc celui qui fait symptôme, en tant qu’il provoque à la fois de la rivalité, du clivage, du désaccord chez les partenaires, par le biais du dispositif dont nous parlons, crée autre chose d’une entente rendue possible entre partenaires. C’est là un des effets les plus importants générés par la fonction de ce dispositif. De faire du symptôme qui détruit, un symptôme générateur de lien interinstitutionnel. Le sujet d’être cause de l’un devient en quelque sorte cause commune. Sa conduite qui vient faire trou dans le savoir et dans la compréhension, nous essayons d’en faire une question. Créant ainsi un nouvel Idéal auquel nous devons toutefois prendre garde à ce qu’il ne vienne pas nier la subjectivité de chacun des sujets que nous continuons à prendre au « un par un ». C’est une autre complexité du dispositif, chacun et chacune se revendiquant toujours du point où il est identifié.

La clinique nous permet de passer de l’anormalité à l’a-normalité. Elle permet de révéler ce qu’il y a à traiter en faisant apparaître le réel, la position d’objet de l’être, ce qui n’est pas symbolisable, ou ce qui n’est pas passé à la symbolisation, soit dit ce qui est la part de réel du symptomatique, qui pose problème, ce qui est étranger à la normalité. Ce qui va nous importer dans le travail clinique à plusieurs c’est la façon dont nous allons accueillir cet « étranger » et comment nous nous y prendrons pour générer un écart entre ce qui est à détacher et l’Idéal de la normalité pour que le processus de subjectivation puisse se soutenir.

Pour conclure

Le dispositif ne se réduit pas au simple accompagnement des situations. Il permet la mise en oeuvre d’une dynamique territoriale par le biais, par exemple, de groupes de travail sur des questions de terrain. Il facilite la rencontre des partenaires pour une meilleure prise en compte des difficultés du territoire afin de faire émerger des besoins plus proches de nos réalités et de celle des jeunes. Ceci peut donner lieu à la création de nouveaux outils interinstitutionnels. Le réseau ado comme outil passerelle d’une institution à une autre. Le réseau ado doit être considéré comme un outil utile à la construction subjective, libre à chacun de s’en servir, ou pas. Outil qui ne doit pas céder sur la clinique au profit de la gestion de cas en tant qu’il accueille l’insupportable.

Jean-Yves PROESAMLE
Psychologue Réseau Ado 66

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