Argumentaire pour le Colloque du Réseau ADO 66 du 10/12/2014 au C.H. de Thuir
Face à l’hétéro-agressivité des jeunes en grande difficulté accueillis en institution, la violence quotidienne, l’impuissance des professionnels et leur épuisement, la souffrance des ados et leurs mises en danger, quelles réponses pouvons-nous apporter ?
Ces enfants et adolescents ont souvent fait l’objet de plusieurs placements, marqués par l’échec, avec des solutions institutionnelles inadaptées, inopérantes ou adoptées par défaut.
Les difficultés de ces enfants sont multiples. Ils peuvent être suivis par plusieurs institutions confrontées chacune à une incapacité à prendre en charge leur souffrance.
Les contextes de vie sont parfois explosifs : cumul d’une fragilité psychique, d’une histoire de vie dramatique et de la période de l’adolescence. C’est non seulement la complexité de la situation individuelle, mais aussi celle de l’institution elle-même qui amplifient ces difficultés.
Face à la détresse et aux problèmes de comportements que manifestent certains jeunes, l’hospitalisation et la réorientation ne sont pas les seules réponses possibles.
Comment soulager le jeune et l’institution malmenée plutôt que demander une exclusion ou une main levée après l’incident de trop ?
Quelles réponses apporter à ces jeunes présentant des troubles massifs du comportement ne relevant pas toujours d’une pathologie mentale ?
Comment éviter d’orienter ces mineurs vers la Psychiatrie ?
Les liens entre services hospitaliers et foyers éducatifs existent mais il s’agit de réfléchir à un dispositif visant un soutien éducatif mais aussi des effets thérapeutiques et une réinsertion sociale entre la crise, l’hospitalisation et le retour en structure d’hébergement.
Le travail en réseau articulant Psychiatrie et Éducatif, même s’il permet parfois de trouver des solutions innovantes, ne semble pas suffisant pour répondre, dans la durée, aux problématiques complexes soulevées par ces jeunes.
Une réponse possible : créer un dispositif expérimental adapté en s’appuyant sur des réflexions et expériences déjà menées dans d’autres départements :
– Structure d’hébergement temporaire de traitement de la crise permettant d’allier le soin et l’éducatif
et/ou
– Équipe mobile de Psychiatrie pour adolescents
et/ou
– Dispositif de séjours de rupture pour une « mise au vert » et une prise de distance